Ce n'est pas l'Apocalypse

Tailler amoureusement son crayon, savourer dans la paix son café tiède et partir. Pas à l'aventure, non dans l'incertain. Partir dans le vague du passé. L'autrefois si intouchable et si flou.

Quelque chose s'est laissé prendre, étrange, incertain. La montagne, ce n'était pas cette chose. La tête lourde, elle est née de là, elle est venue après. Vide, tout d'un coup, comme un regret.

Pas de cris, le monde sur sa pente roule. Le poids de l'objet vide, c'est sa chute.

L'ombre rétrécit l'espace. L'âme se réfugie dans la lumière. Comme un papillon. Des sensations malmènent sa forme indécise.

Les événements paralysés par le temps sont un refuge. La certitude est dans l'irrémédiable. Irrémédiable pièce, cinquante corps pressés dans un halo diffus.

Des paroles, graves, sages, et Dieu, sur la table, dans un livre.

Une chaleur, proche, mêlée d'inquiétude. Un feu différent des autres, choisi, préféré.

Un grondement fait fondre les êtres. Rien q'une mélodie, des notes basses de miel, des sons aigus, pointes d'aiguilles.

Douleur mêlée de repos. Un jalon : une masse brise un ciment de communion et l'éparpille en grains.

La froide clarté emprisonne le tourbillon. Une borne molle. Au delà, le noir, glacial, ramasse les groupes. Le chemin docile se rebelle et monte.

Une main vivante, de la vie de cinq doigts, du contact de la paume. un balancement de bras, au rythme de la marche.

Un effort sourd et interminable. Des frayeurs courtes et innombrables de chevilles tordues. Les tâches blanches et imprécises des débris de rochers.