Jacques le fataliste
"Tout ce qui existe dans l'Univers, disait le philosophe grec Démocrite, est le fruit du hasard et de la nécessité." Grande figure parmi les pionniers de la biologie moléculaire, le Prix Nobel Jacques Monod (1910-1976) montre la fécondité de cette dualité pour comprendre les grandes problématiques de la biologie - origine de la vie ou évolution des espèces - et saisir les enjeux de la génétique moderne. Si l'homme ne résulte d'aucun projet divin, si son évolution tient davantage du hasard que d'un projet préétabli, rien ne l'autorise pour autant à sombrer dans un matérialisme pessimiste. Face aux défis de la science et de la technique qui vont jusqu'à menacer l'intégrité de l'Homme, Jacques Monod plaide pour l'invention d'un nouvel humanisme intégrant les données de la science.
L'ancienne alliance est rompue ; l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres.
Le siècle des
lumières et l'Encyclopédie
à propos de Jacques et son maître :
ne peut-on pas voir un rapport entre la situation sociale du maître et sa "philosophie" :
"il me semble que je sens au dedans de moi-même que je suis libre" (p 344 Pocket Classiques)
entre la situation sociale du valet et ses convictions :
"Mon maître, on passe les trois quart de sa vie à vouloir, sans faire.
[...]
Et à faire sans vouloir" (p 346)
même si Jacques sur les impressions d'autorité de son maître :
""si vous êtes et si vous avez toujours été le maître de vouloir"