sttsq2

Lycée

Première STT

Séquence 1

Approche du commentaire littéraire

 

Sujet n°1 : Commentaire littéraire

Texte de Paul Éluard

 

Vous commenterez le poème d'Éluard NOTRE VIE à partir du parcours de lecture suivant :

a) Expliquez ce qui donne au poème un caractère intime et familier.

b) Comment le poète exprime-t-il sa souffrance ?

 

NOTRE VIE

Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie

Aurore d'une ville un beau matin de mai

Sur laquelle la terre a refermé son poing

Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires

Et la mort entre en moi comme dans un moulin

 

Notre vie disais-tu si contente de vivre

Et de donner la vie à ce que nous aimions

Mais la mort a rompu l'équilibre du temps

La mort qui vient la mort qui va la mort vécue

La mort visible boit et mange à mes dépens

 

Morte visible Nush invisible et plus dure

Que la soif et la faim à mon corps épuisé

Masque de neige sur la terre et sous la terre

Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle

Mon passé se dissout je fais place au silence.

Paul Éluard Le Temps déborde

1 Introduction :

Nous nous proposons de commenter le poème d'Éluard intitulé NOTRE VIE, extrait du recueil Le temps déborde, publié en 1947. Ce poème a été écrit à la suite de la mort, le 26 novembre 1946 de sa femme Maria BENZ, surnommée "Nush".

Nous essaierons, dans un premier temps de montrer ce qui donne à ce poème un caractère intime et familier, puis nous nous interrogerons sur les moyens qu'il met en oeuvre pour exprimer sa souffrance.

1ère partie :

Qu'est-ce qui donne donc à ce poème un caractère intime et familier ?

2ème partie :

Essayons de voir comment Paul ÉLUARD parvient à exprimer sa souffrance.

Recherche :

1 GENRE : poésie

2 REGISTRE : poésie lyrique

3 OBJET :

- poème

- 4 strophes de cinq vers

- des vers de douze pieds

- les rimes => non rimés

4 Le registre de langue

- soutenu : "ensevelie, à mes dépens, source des larmes (métaphore pour dire "les yeux")

5 La ponctuation

- absente, voir Mallarmé, Marinetti et le Futurisme italien,

6 L'emploi des pronoms, personnels, possessifs et adjectifs possessifs, troisième personne

7 L'emploi des temps et modes (passé, présent, imparfait/passé simple)

8 Les champs lexicaux

- dominant => mort

- secondaire => vie

- autres => nature, vision

9 les domaines sensoriels :

- le domaine dominant : la vue=> "visible, invisible"

- le toucher=> "dure"

- le goût=> "soif, faim" (mais c'est surtout une douleur)

-l'ouïe=> "silence"

10 les repères temporels :

"Aurore, matin, mai, dix-sept années, nuit, passé"

11 les connotations

"neige"=> blanc, froid, fondre

12 les éléments symboliques :

"mai"=> printemps, naissance

"neige"=> hiver, mort

13 les figures de style :

- l'anaphore, les reprises : "La mort qui vient la mort qui va la mort vécue"

- la personnification : "la terre a refermé son poing"

- l'allégorie : "La mort visible boit et mange"

- l'allitération : "La mort qui vient la mort qui va la mort vécue"

- les antithèses : "vie, mort, matin, nuit, visible, invisible, sur la terre, sous la terre"

- l'oxymore : "morte visible" (c'est une "disparue")

- la métaphore : "Mon passé se dissout" => neige

- la comparaison : "entre en moi comme dans un moulin" => facilement

- la prosopopée : "Notre vie disais-tu"

la familiarité : tu=>indique la proximité

nous => ne concerne que Nush et Paul Éluard (à aucun moment il ne semble s'adresser au lecteur)

le vocabulaire : affirmer demande une preuve => référence autexte ou exemple

sinon, utiliser l'expression : "il semble que "

"Mon passé se dissout" : ce qui se dissout, c'est le morceau de sucre du bonheur passé.

Un texte de Benjamin Péret

"Morte visible" => le cadavre est visible

"Nush" invisible => Nush, c'était la vie, la lumière, elle a disparu