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Pierrot le fou

 

Le gang des tractions avant




Pierre Loutrel, dit "Pierrot le fou", défraiera la chronique surtout après la libération sous le titre de chef du "Gang des tractions avant". déjà impliqué dans le grand banditisme en 1940, il entre à la Gestapo de l'Avenue Foch dès 1942. Il collaborera, avec zèle aux actions de ses collègues de la rue Lauriston. En mars 1944, il fait la connaissance, rue Lauriston du commissaire Sicard, vrai résistant infiltré. Fort de ces informations, cherchant à se dédouaner, il va fréquenter les milieux du maquis dans la région de Toulouse. Il a abattu un membre de la Gestapo de Toulouse, Jean Cavalerie, pour protéger le colonel Rémy, chef du réseau Morhange. Il vient de passer, brillamment son examen d'entrée dans la résistance. Il est tellement apprécié qu' il est nommé lieutenant des FFI, sous le nom de "Pierre d'Héricourt". Il va poursuivre les infâmes collabos. Il s' est assuré le concours de deux hommes sûrs, Henri Feufeu dit "Riton le tatoué", ancien de la rue Lauriston et Raymond Naudy, issu de la résistance. L'équipe se livre à de telles exactions dans la région de Toulouse, qu'elle est arrêtée à un barrage de Gendarmerie. Protégés par le " S.D.E.C.E", les services secrets français, ils sont relâchés. Pierre Loutrel rejoint Paris, il y rencontre Jo Attia rentré de camp de déportation et Georges Boucheseiche, Abel Danos va les rejoindre et constituer le " Gang des tractions avant " avec Henri Feufeu et Raymond Naudy.
Durant l'année 1946, ils opèrent en 15 CV Citroën, des coups minutieusement préparés. Le 7 février 1946, attaque du Crédit Lyonnais, avenue Parmentier, 530000 euros se sont évanouis. Le 11 février suivant, ils volent un sac postal en gare de Lyon, butin, 1,2 millions d'euros. Le 28 mai, ils attaquent un encaisseur à Aix en Provence, 27000 euros actuels dans l' escarcelle. Le 8 juin, ils forcent un coffre-fort à Cagnes, 18 mille euros. Le 1er juillet, ils attaquent la chambre forte de l'hôtel des postes de Nice, 2 millions d'euros sont dérobés en une minute trente-cinq. Le 24 août, ils attaquent un fourgon postal, rue de Maubeuge et emportent 450000 euros actuels. La police est sur les dents, le commissaire Borniche enrage. Suite à l'information d'un indicateur, la bande est repérée à l'auberge des Marronniers à Champigny. Les forces de l'ordre se déploient. Tous les membres vont s' envoler en catastrophe. La bande vit grand train, il faut reconstituer la cagnotte. Le 6 novembre 1946, vers 19 Heures, la bijouterie Sérafian, 36 rue Boissiere, est cernée par le gang. Pierrot le fou est entré et a choisi plusieurs montres, en guise de portefeuille il sort son gros calibre et déclare: " Je suis Pierrot le fou, je vais vous buter tous les deux". Loutrel abat Monsieur Sérafian, assomme d'un coup de crosse son épouse et prend la fuite.
Dans son auto, il range son calibre dans sa ceinture, il a déjà bien bu. Pierrot boit beaucoup, le geste est peu sûr, un bouton accroche la gâchette et le coup part. La balle a traversé l' abdomen et le sang coule à flots. On l' emmène dans la clinique Diderot, avenue Daumesnil, sous un faux nom, et un faux prétexte, un accident de chasse. Quatre jours plus tard, il est considéré comme perdu, le soir même, trois hommes vêtus de blouses blanches, Attia, Boucheseiche et Danos l' emmènent sur une civière. Il mourra pendant le transfert. Ses amis décident de l'enterrer de façon chrétienne, dans l'Ile de Gillet, près de Limay. " Pierrot le fou », mort et enterré anonyme, continuera de défrayer la chronique durant quelques années. Bien des truands lui feront porter le chapeau.

voir La Saga des Monange

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