bio

Pour montrer aussi que la fraternité s'est exercée pendant la dernière guerre mondiale

La France des Justes I" (Rediffusion)
Production : Irène Omélianenko
Rediffusion de " L'Histoire immédiate " du 7/8/04
Un documentaire d'Irène Omelianenko et François Teste
Durant la seconde guerre mondiale que notre mémoire collective tente de saisir sans relâche des femmes et hommes ont porté au plus haut point le sens du mot fraternité mettant en péril leur propre vie et celle de leur famille pour soustraire à la France collaboratrice et aux nazis les Juifs persécutés dans toute l'Europe.
Cette France de l'ombre a longtemps été méconnue, ce n'est qu'à partir de 1962 que le Département des Justes de Yad Vashem a réellement incarné cette loi du souvenir en décernant la première médaille des Justes, ce n'est qu'en 2003 que paraît un Dictionnaire des Justes de France.
Pour rendre compte de cette France nous nous sommes rendus sur la Colline du Souvenir à Jérusalem où dans l'allée des Justes plantée de caroubiers figurent parmi des noms de toutes nationalités ceux de plus de 2000 Justes Français, puis sillonné l'hexagone pour recueillir les témoignages de ces singuliers êtres libres et discrets, blanchis par le temps et porteurs de cette reconnaissance par Israël de leur statut de Juste parmi les Nations .

écouter l'émission

Nous avons, au cours des oraux blancs, constaté avec stupéfaction une allergie des examinatrices au terme "axes", si souvent employé par les élèves au cours des épreuves passées de l'EAF, donc je suppose par leurs professeurs.

Je ne sais donc qui est l'auteur de cette nouvelle lubie...
Néanmoins, pour éviter les accidents, je vous conseille de remplacer cette métaphore par trop technologique (donc peut-être de basse estrace !) par les formules :

"Nous nous proposons d'évoquer en premier lieu...
nous nous proposons d'évoquer en second lieu..."

formules, qui, vous le constatez, brillent par leur naturel et leur simplicité,... mais les élèves ne doivent ils pas passer sous les fouches caudines...
site de l'image

Gardons nous cependant de cultiver la soumission et l'orgueil, plutôt que le travail, le savoir, le bon sens et la modestie.

Voir la vidéo "Un siècle d'écrivains" rélisé par Bernard RAPP avec des lectures de Claude RICH et Catherine DENEUVE.

Voir l'extrait : "J'étais heureux, je souriais au camelot,..."
Question : Quel est selon vous l'objectif de l'opposition des deux registres de langue ?

Introduction : Titre, Ô vous frères humains Date, 1972 ; Auteur, Albert COHEN né en Grèce, en 1895 à Corfou, d'une famille juive, mort en 1981 ; genre, autobiographie ; sujet, raconte un traumatisme de l'enfance, nous sommes le 16 août 1ç05, jour de l'anniversaire des dix ans du jeune Cohen.

Lecture, Rappel de la question, annonce des deux axes : 1, le récit ; 2, le discours. (On pouvait aussi choisir : 1 l'amour 2 la haine, ou 1 l'enfant 2 l'adulte)

1, le récit : a) nous sommes dans un récit autobiographique, c'est le Cohen de 77 ans qui raconte un événement vécu par le Cohen de 10 ans. Les temps employés sont les temps du passé : imparfait "J'avais" l1, et passé simple : "je mis la main" l16, mais aussi le conditionnel présent, qui est ici le temps des rêves, le temps des projets "m'estimerait" l9.
b) relevé des mots et expressions caractérisant le langage soutenu : "consacrer", l 7, "m'estimerait", l9, "considération", l15, "discourir", l22, "scruta", l23, "j'humectai", l31
c) le langage soutenu n'est pas rare lorsqu'on rédige une oeuvre littéraire comme le fait l'auteur. C'est aussi une façon de montrer comment lui, le juif, l'étranger, sait bien manier la langue française.

2, le discours : a) l'intrusion du discours dans le récit va donner à celui-cu une allure théâtrale. Le temps employé est le présent d'énonciation "je vois ça" l40.
b) le langage familier : sensible à travers l'abondance des "hein" l 33-37-38-40-41-42-43-44-45-46-47, l'emploi de "et ben" ligne 52 et également la reprise de "c'est tous" l 53 et l 55 (2 fois), repris par "ça", l 57, 58, mais aussi : " tu bouffes" l 40,"tu peux filer" l 60, et "va un peu voir à Jérusalem si j'y suis" l 63-64.
c) l'insulte : l 33 "un youpin", l 36 "un sale youpin", l 37-40-44 "ta gueule", l 37-38-39 "tu manges pas du cochon, hein ? vu que les cochons se mangent pas entre eux,", l 39 "tu es avare", l 42 43 "un Français à la manque", l 44 45 "un sale juif", l 46 47 "tu viens manger le pain des Français", l 48 49 "un petit youtre pur sang", l 53 "une sale race", l 53 54 "tous des espions", l 55 "tous des traîtres", l 55 56 "tous des salauds", l 56 "sont mauvais comme la gale", l 57 "des sangsues du pauvre monde"

Nous retiendrons de ce passage la violence des propos du camelot, qui illustre celle qui régnait en France au moment de l'affaire Dreyfus.

Ce n'est que le 12 juillet 1906 que le jugement qui condamnait Dreyfus sera annulé.

Répondre à la question : Quel est selon vous l'objectif de l'opposition des deux registres de langue ?

Cet objectif peut appartenir à la stratége du récit : on oppose deux manières, la narration et le dialogue, la narration propice à l'évocation des sentiments intérieurs, des projets, ici du jeune Cohen, le dialogue propice à extérioriser les sentiments, ici du camelot, et à montrer le héros en action.

Il est aussi sans doute un objectif non moins important pour Cohen, à savoir que la maîtrise de la langue française démontrée par le narrateur, la mauvaise maîtrise de celle-ci par le camelot, semblent prouver que Cohen mérite mieux la nationalité française que son interlocuteur.

Cependant l'opposition des registrs de langue ne fait pas qu'opposer les compétences, elle oppose aussi les sentiments : l'amour et la haine, et les générations : l'enfant et l'adulte (et cela sous le regard du vieillard).

page 189 "couronné d'hyacinthe et d'or" voir Baudelaire, L'Invitation au voyage

page 197 "Un autre, un autre grand de ma race" => il s'agit de Moïse
page 205 "jonchets humains"
JONCHETS, subst. masc.
Jeu de patience qui consiste à retirer un à un, avec un crochet (ou touche), des bâtonnets jetés pêle-mêle et en grand nombre sur une table, en ayant soin de n'en heurter aucun autre. Elle faisait avec moi des parties de domino, de bataille, de jonchets (BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 13) :
Au seizième siècle, nous trouvons pour désigner le jeu des jonchets une autre expression : c'est le mot « guillier » (...). Le jeu des jonchets a été réservé aux personnes de haute naissance, peut-être en raison du prix élevé que coûtaient les pièces d'ivoire servant à cet amusement.
page 205 "yeux ouverts qui vous regardent , haïsseurs de juifs"

=> voir le poème de Victor HUGO

page 212 "pogrommes"
POGROM(E), (POGROM, POGROME)subst. masc.
A. HIST. DE LA RUSSIE. Sous le régime tsariste, mouvement populaire antisémite, encouragé par les autorités et accompagné de pillages et de massacres. Les sanglants pogromes de Russie, échelonnés de 1880 à 1905 (WEILL, Judaïsme, 1931, p.55).
Ce récit autobiographique Ô vous frères humains constitue pour son auteur une sorte de message testamentaire :
page 213 (dernière phrase du récit) "...ne plus haïr vos frères en la mort. Ainsi dit un homme du haut de sa mort prochaine."
L'autre particularité de ce récit, c'est qu'il se déroule sur une seule journée, le jour de l'anniversaire des dix ans du jeune enfant qui marque pour lui la découverte de sa condition juive.

Qu'est-ce que le pacte autobiographique ?
C'est la promesse de l'auteur, vis à vis du lecteur, d'être sincère.

Comme preuve de sa sincérité, l'auteur apporte au lecteur l'aveu : "je fus méchant avec elle" nous dira Cohen dans Le Livre de ma mère, j'ai laissé accuser et renvoyer la servante nous confiera Rousseau dans l'épisode du "Ruban volé" des Confessions.
Le procédé de Montaigne est plus raffiné : j'écris pour mes amis, nous dit-il, donc je ne peux pas mentir, car ils me connaissent trop. Les voilà témoins de sa sincérité, et le lecteur est condamné à lire par le trou de la serrure, car Montaigne lui a dit : "Adieu".
À noter que Jacques Copeau, dans l'extrait que nous citons veut faire conclure le même pacte de sincérité entre l'auteur, le metteur en scène et le spectateur : le metteur en scène doit promettre qu'il adaptera la pièce de façon à être le plus possible en conformité avec ce qu'il sait ou ce qu'il perçoit des intentions de l'auteur.

Le livre de ma mère est pour Cohen un nouveau lieu d'enfouissement, plus acceptable que le cercueil sous la terre, un "tombeau", au sens littéraire du terme, plus agréable à visiter.

Ils vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent, de mort nulles nouvelles. Montaigne LES ESSAIS Que philosopher c'est apprendre à mourir.

^{Le
cours :}"Ô mon passé, ma petite enfance... Ma mort approche."^(39Mo)^{suite et fin}^(8Mo)

à propos des ESSAIS de Montaigne : ceux-ci apparaissent plus comme un autoportrait, portrait de la pensée en action de Montaigne, qu'une autobiographie : les événements de la vie de Montaigne y tiennent très peu de place.

Le récit des événements d'une vie est celui d'une série d'accidents souvent extérieurs à celui qui en est la victime, nos pensées sont capables de mieux nous représenter, dans la mesure où nous nous en sentons responsables.

Jean-Jacques ROUSSEAU ....................."LE RUBAN VOLÉ" (LES CONFESSIONS)

mes souvenirs me trahiront, l'oubli s'infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés. [...]

Ecrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes. "

Extrait d'Espèces d'espaces

François BÉRANGER : autobiographie............TRANCHE DE VIE Mort le mardi 14 octobre 2003 : biographie

commentaire qui était Bruant ? quelques mots d'argot parisien (maison Poulagat)

Benjamin CONSTANT ADOLPHE => le texte la personnalité de l'auteur

Rousseau, le préambule des Confessions celui du manuscrit de Neuchâtel (attention, très intéressant !)

Commentaires (2 commentaires différents sont disponibles) Questionnaire (et réponses) sur le préambule

Revivre ou survivre : Le roman historique en forme d'autobiographie, Mika WALTARI, Sinouhé l'Égyptien :

"Je crois que je n'aurais pas pu supporter la vie si je n'avais pas imaginé d'écrire mes souvenirs et de revivre ainsi mon existence."(p 633)(éditions G.P., Paris)

"Mais je bénis le papier et je bénis le style, car ils m'ont permis de me revoir enfant dans la maison de mon père Senmout.

C'est moi? Sinouhé l'Égyptien, qui ai écrit tous ces livres pour moi-même. Pas pour les dieux ni pour les hommes, ni pour assurer l'éternité à mon nom, mais pour apaiser mon pauvre coeur qui a eu sa mesure comble." (p 635)

voir aussi : Maria CASARES => Résidente privilégiée (livre de poche page 19)

" Peut-être que la meilleure manière de raconter l'histoire d'une vie consisterait à rechercher et suivre de très près les jeux solitaires de l'enfance." (travaillant dans l'ascenseur, elle s'invente des histoires en imaginant les aventures qu'elle pourrait vivre avec ses "passagers".)